Surmonter la crise du quart de siècle : conseils pour jeunes adultes

Article : Surmonter la crise du quart de siècle : conseils pour jeunes adultes
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19 juin 2024

Surmonter la crise du quart de siècle : conseils pour jeunes adultes

On entend souvent parler de la « crise de la quarantaine », de la « crise de la cinquantaine » ou même de la « crise de la trentaine ». Ces périodes de remise en question, fréquemment évoquées à 30, 40 ou 50 ans, contrastent généralement avec l’image idéalisée que l’on se fait de la vingtaine.

Lorsqu’une personne entre dans la vingtaine, on imagine qu’elle vit son âge d’or. Pour moi, cette période évoque la chanson d’Amel Bent et de Diam’s, « À 20 ans » (oui, j’ai grandi au début des années 2000), dont le refrain reflète l’idée collective de cet âge : « j’ai 20 ans, ils disent que j’ai la vie devant moi, que le bonheur est là-bas ».

À 20 ans, c’est l’âge des expériences, du bonheur, de la liberté. « Cédez-moi vos vingt ans si vous n’en faites rien », disait Jacques de Lacretelle. Cependant, maintenant que j’ai 25 ans, j’ai une vision bien moins rose de la vingtaine. Décisions à risque, envie de brûler les étapes, galères estudiantines, remises en question, impression de tourner en rond – bref, j’étais en crise. Et je n’étais pas seule. En cherchant un terme pour définir ce que je traversais, j’ai découvert « la crise du quart de siècle » ou quarter-life crisis en anglais. Elle survient généralement entre 21 et 29 ans, mais peut débuter dès 18 ans.

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Les causes de la crise du quart de siècle

La crise du quart de siècle n’est pas un phénomène nouveau. Elle a probablement toujours existé, mais elle est plus reconnue aujourd’hui grâce à une meilleure compréhension des enjeux psychologiques des jeunes adultes. Autrefois, ces crises pouvaient être perçues comme de simples « périodes de doute » sans nom précis. Aujourd’hui, l’évolution des normes sociétales et la pression croissante de réussir tôt dans la vie ont amplifié cette crise.

« J’ai compris que j’étais en pleine crise de la vingtaine quand j’ai commencé à ressentir un sentiment constant de ne pas être à ma place. »

Personnellement, j’ai compris que j’étais en pleine crise de la vingtaine quand j’ai commencé à ressentir un sentiment constant de ne pas être à ma place. Que ce soit dans le lieu où je vivais, en amphithéâtre pendant mon Master 1, ou même à 22 ans, quand j’ai eu envie de me réorienter totalement alors que j’étais en fin d’études. Chaque fois que je faisais un bilan de ma vie, je réalisais que je n’étais pas là où j’avais prévu d’être. Puis l’anxiété est arrivée. Je me posais sans cesse des questions sur mes choix de carrière et mon avenir. Parfois, je tombais sur des tweets qui amplifiaient cette angoisse, comme celui qui demandait si c’était une honte de finir ses études à 26 ans et de signer son premier CDI à 27 ans. À 22 ans, j’angoissais déjà pour des choses qui, avec le recul, me semblent absurdes.

© Pexels/Cottonbro studio

Le rôle de la crise sanitaire sur la santé mentale de notre génération

Il est clair pour moi qu’il existe un lien entre la crise sanitaire et la santé mentale des jeunes qui l’ont traversée. J’entends souvent des personnes dire qu’elles retirent deux ans de leur âge actuel parce qu’elles n’ont pas pu profiter de leur vingtaine pendant cette période. Et je ressens exactement la même chose. Je vais bientôt avoir 26 ans, et je ne peux m’empêcher de penser que ces deux années ont été comme mises entre parenthèses.

« J’entends souvent des personnes dire qu’elles retirent deux ans de leur âge actuel parce qu’elles n’ont pas pu profiter de leur vingtaine pendant cette période. »

Quand je parle de la crise de la vingtaine, je la relie directement à la période de confinement et à la crise sanitaire, qui ont profondément impacté la vie de ma génération, celle des années 90. À cette époque, je sortais peu, et avec le recul, je vois combien cela a affecté ma vie. En reprenant contact avec des gens de mon âge, je me suis rendu compte que certains étaient déjà bien installés dans la vie active ou achetaient leur premier appartement, tandis que d’autres, comme moi, étaient encore en train de se chercher, de continuer leurs études ou de changer de voie.

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Les conseils pour traverser la crise du quart de siècle

Si vous vous sentez perdu et angoissé en ce moment, sachez d’abord que vos sentiments sont légitimes. Il est normal de ressentir du stress et de l’anxiété à propos de votre avenir ou d’autres aspects de votre vie pendant votre vingtaine. Nous avons tendance à idéaliser cette période en pensant que tout devrait aller parfaitement, mais en réalité, c’est une période de construction personnelle et de transition vers l’âge adulte. Il est donc tout à fait normal de se tromper, de changer de direction, de redoubler, de tomber et de se relever. Il est crucial de reconnaître cela et de ne pas avoir peur du sentiment d’échec ou de l’insécurité, qu’elle soit financière ou sentimentale.

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© Pexels/Alex Green

Parlez-en autour de vous, que ce soit à des personnes proches ou à des thérapeutes et psychologues. Ils sont là pour écouter et aider. Mettre des mots sur ce que vous traversez est une étape importante pour aller de l’avant. La communication est essentielle pour surmonter ces périodes de doute et d’incertitude.

Enfin, évitez toute comparaison, que ce soit avec des proches ou avec des personnes sur les réseaux sociaux. Chacun a sa propre réalité et ses propres défis. Accrochez-vous à votre propre réalité et à votre quotidien. Prenez du recul et rappelez-vous que le meilleur reste à venir. Se comparer aux autres ne fait qu’amplifier les sentiments d’insécurité et de doute. Concentrez-vous sur votre parcours unique et vos propres progrès.

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Et si c’était à repasser ?

Je me suis enrichie de toutes ces « erreurs », qui ne sont pas vraiment des erreurs, mais plutôt des leçons de vie. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus d’expérience et de recul grâce à ces situations qui m’ont forgée. Elles m’ont aidé à comprendre qui je suis, ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je connais mes limites, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. C’est pourquoi je dis que la vingtaine est une période où l’on se découvre pour la première fois en tant qu’adulte. Il est important de réaliser que nous sommes notre propre baromètre.

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Commentaires

Yves-Landry Kouamé
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Article intéressant. Je trouve aussi qu’il est important d’insister sur le droit à l’erreur et le droit à l’errance en tant que jeune. Une vision certes à contre-courant de la vitesse à laquelle le monde actuel nous pousse, mais qui peut s’avérer être un moteur de liberté mentale.